Propos_Carpita
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Sables_mouvants
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LE RENDEZ -VOUS DES QUAIS
Film de Paul CARPITA

France
Date de réalisation 1953-1955
 Durée :75 min.
noir et blanc
Sortie Paris : 14 février 1990
Avec Roger Mamunta, André Maufray, Jeanine Moretti, Albert Mannac, Annie Valde
Scénario : Paul Carpita
Musique Jean Wiener
Production : groupe de réalisations cinématographiques de Marseille.

Edouard Waintrop Libération février 1990 :

« Fou de Marseille, amoureux de ses habitants, de leur manière de vivre et d’en parler, Carpita réussit quelques scènes magiques entre des personnages au verbe haut, au sourire en coin, visiblement amoureux de la vie. On pense à Pagnol,  à un Pagnol dont les César, Marius, Fanny seraient des ouvriers engagés dans la lutte contre la guerre et qui, le soir,s’embarqueraient en douce pour peindre des « Paix au Viêt-Nam !  » sur les quais.

Jean-Louis Comolli : Libération juin 1989 :

« Film interdit pour raisons politiques, une drôle d’indifférence accueille et redouble l’acte de censure. Alors qu’on ne cesse de se plaindre, faut-il le rappeler du peu d’intérêt des cinéastes français pour les sujets politiques et sociaux, l’histoire, les travailleurs, le peuple… or le film de Carpita ne manque aucun de ces rendez-vous… du cinéma sauvage, rapide, furtif, improvisé, « immaîtrisé   »...Mais dont la liberté de ton, de jeu et d’écriture ne cessent de se porter, en amont, vers Renoir et, en aval, vers la future Nouvelle vague ». 

 Un film censuré


Le 12 août 1955, Le Rendez-vous des quais est interdit par le ministère de l’Industrie et du Commerce, pour le motif suivant :
« Ce film retrace (ce dont ne fait pas état le synopsis) une grève déclenchée par les dockers de Marseille, sous un prétexte syndical, pour mener une action contre la guerre d’Indochine. Il contient des scènes de résistance violente à la force publique. Sa projection est de nature à présenter une menace pour l’ordre publique. »
 
« Ce qui m’a fait le plus mal c’est que ce film a été interdit dans l’indifférence générale »

Paul Carpita

Michel Boujut : L’Evènement du jeudi  février 1990:
« Beaucoup plus et mieux qu’un film militant (finalement Pagnol n’est pas si loin !), Le Rendez-vous des quais était le chaînon manquant du cinéma français : culture ouvrière et anticolonialisme. Il est maintenant son honneur retrouvé  ».
Françoise Audé : Positif :n° 349 mars 1990 :
« Jalon indispensable, témoin émouvant, le rendez vous des quais a un autre mérite, celui de présenter les plus beaux personnages d’ouvrières du cinéma français, qui en compte fort peu. L’immersion dans le réel a une vertu : elle fait exister les oubliées de l’histoire. »