EXTRAITS CRITIQUES


Ce portrait d’une génération, qui observe aussi les parents et, en creux, une région sinistrée, bascule dans la poésie lorsque les ados se mettent à chanter. C’est gonflé et enchanteur.

Isabelle Danel (Première)


Il (le documentaire) souligne avec une belle justesse et une certaine poésie, l’envie de cette bande de copains de prendre des risques, de rêver sans perdre de vue l’avenir, de faire pleinement les choses qui leur plaisent.

 Khadija Moussou (Elle)


Un doc social en chansons, projet fou, réussite totale. Ce feel good movie qui fait monter les larmes aux yeux pour des petits riens constitue surtout un bras d'honneur au déterminisme social, alpha et oméga de trop de politiques.

 Thierry Chèze (StudioCiné Live)


Peu de films de fiction prennent leurs distances avec le réel autant que les comédies musicales ; au point qu'en marier le principe chanté à celui d'un documentaire relève inévitablement d'un coup de force esthétique. Trois filles et deux garçons, qui nous séduisent. Onze titres, écrits par David André à partir de leurs propres mots et qu'ils chantent d'une voix plus ou moins assurée, livrant leurs états d'âme avec une justesse jamais prise en défaut. Ce qui aurait pu n'être qu'un procédé charmant se révèle un puissant mode d'expression de l'intime.

François Ekchajzer (Télérama)

  

SYNOPSIS


À Boulogne-sur-Mer, une ville moyenne confrontée aujourd'hui à la désindustrialisation et à la précarité, une inséparable et turbulente bande d'amis s'apprête à passer le bac. Leur univers adolescent, auquel s'oppose celui de leurs parents, est porté par des « chansons du réel », de petites pages enchantées dans un monde désenchanté. Ce documentaire fait le pari d'émerveiller le réel avec des chansons et musiques originales...

  

DAVID ANDRÉ

Ancien grand reporter et rédacteur en chef adjoint de l'agence Capa, il choisit en 2006 de devenir indépendant. Avec ce nouveau statut il écrit et réalise des documentaires, dont plusieurs ont reçu d'importants prix, ou ont été primés ou nominés dans des festivals spécialisés : Le business du kidnapping, Une journée dans la vie d'un pneu, Jack Lang : des rêves au pouvoir, Des barreaux dans la tête, Le paradoxe américain, La vie amoureuse des prêtres. En 2011, son film Une peine infinie, histoire d'un condamné à mort est lauréat du Prix Albert Londres. En 2014 Chante ton bac d’abord reçoit le Fipa d'Or du documentaire de création. Ses films ont été diffusés par France Télévisions, Canal + et Arte. David André participe à la création d’une web télévision sur la contre-culture : Lelab.tv. Il a travaillé à plusieurs reprises avec les activistes américains The Yesmen. En 2011 il devient le cofondateur de la société de production audiovisuelle Brotherfilms.

Il est également parolier et compositeur pour différents interprètes (dont Dani ou Marianne James). Il a collaboré à plusieurs journaux dont Les Inrockuptibles, Marie Claire, Grazia et Le Monde Magazine.


PROPOS DU RÉALISATEUR


Quel supplément d'âme ces chansons apportent-elles au documentaire ?

- Ce sont des moments de poésie qui dynamitent le réel et expriment ce que ces adolescents ne pouvaient parfois pas dire en interview… Quand Caroline, fille d'ouvrier, chante "comment partir d'ici" alors que son père ne pourra peut-être pas lui

offrir des études, c'est très bouleversant.


Votre film raconte-t-il aussi quelque chose de toute cette génération confrontée à la crise économique et au chômage ?

- Je me suis souvent demandé quelle était la photographie sociologique que je proposais avec cette bande… Je les aimais comme ils étaient et je préférais que ce soit les téléspectateurs qui s'approprient le sujet. Mais il y a une dimension politique : quel discours tenons-nous aux jeunes aujourd'hui ? Faut-il leur parler de la crise ou écouter leurs envies ? J'ai choisi de faire raconter l'histoire de la bande par Gaëlle parce que, pour moi, elle incarne les rêves contre la crise, les beaux-arts contre le port de Boulogne…


Propos recueillis par Hélène Riffaudeau (L’Obs

David André est né le 29 novembre 1969 dans le département du Nord.

David André est titulaire d'une licence d'histoire et diplômé du Centre de formation des journalistes de Paris (promotion 1993).