Toni
Mille soleils
Touki_bouki
La terre outragée
L'institutrice
Soul kitchen
Tampopo
Le festin Chinois
Coûte que coûte
The lunchbox
93, la belle rebelle
Michael Kohlhaas
Love is Strange
Les trois soeurs du Yunnan
Playtime
Programmation 2015
Programmation 2015
Programmation 2014
Programmation 2016

CINÉ-RENCONTRES

La cuisine fait son cinéma

MOIS DU FILM DOCUMENTAIRE

PROGRAMMATION 2015

Vendredi 23 janvier  (14 h  30 et 20 h)

TONI

 Un film de Jean Renoir (1935 ; 1 h 25)


                    Samedi 24 janvier  (14 h à 16 h)


Conférence/débat en 2 parties  avec Pascal Mérigeau :

1)  Jean Renoir  2) la critique cinématographique aujourd’hui. 

    Vente de livres de P. Merigeau et séance de dédicace

« Si  Jean Renoir, avec Toni, entr'ouvre la porte dans laquelle les cinéastes italiens s'engouffreront quelques années plus tard lorsqu'ils inventeront le néoréalisme, c'est avant tout qu'il entend alors se placer dans les pas de Marcel Pagnol, coproducteur du film et, pour une part certainement, auteur des dialogues. L'exemple de Pagnol le guide en effet dans sa recherche d'une indépendance que l'auteur de Marius a déjà trouvée. C'est la raison première qui le conduit à situer son film aux Martigues et à employer plusieurs acteurs de Pagnol, ainsi que quelques techniciens. Toni est le premier de ses films qui ait été réellement remarqué par la critique, celle de gauche notamment, et de l'expérience il tirera divers enseignements et théories… que par la suite il se gardera le plus souvent de suivre. Quatre-vingts ans plus tard, la splendeur de Toni éblouit comme fascinent les œuvres de grands primitifs. »    

Pascal Mérigeau


« Avec Toni (1935), Renoir achève de rompre totalement  avec les situations, milieux et personnages du vaudeville qui continue à coloniser les écrans… Toni parvient  à annoncer  le néoréalisme italien avec dix ans d'avance et le réalisme poétique de Carné-Prévert qui s'imposera à la fin de la décennie. »

René Prédal (Histoire du cinéma français : Nouveau monde éditions ; 2013)


«  Faussement primitif, le film est à la recherche d'une certaine rugosité cosmique, sensible dans les personnages comme dans la nature. Renoir essaye de l'atteindre, de la capter à travers les voix, les accents, les parlers, les chansons de ses acteurs, la sécheresse des  paysages et la sinuosité cruelle des évènements. Au terme de l'alchimie renoirienne, cette rugosité équivaut  à un suprême raffinement et c'est elle qui nous attire dans ce film fait pour être vu plusieurs fois et dont chaque vision accuse le caractère unique dans le cinéma français de l'époque. »

Jacques Lourcelles (Dictionnaire du cinéma ; R Laffont : 1992)


« La caméra capte des gestes, des sourires, des regards, des actes banals, s'attarde sur les paysages, ne sépare jamais les personnages de leur environnement. Renoir, refusant la psychologie théâtrale et littéraire de l'époque, a signé là une des œuvres maîtresses. Admirable ! »

Jacques Siclier (Télérama : janvier 1992)


« Toni est l'un des cinq ou six plus beaux films de Renoir, une tragédie dans laquelle le soleil tient lieu de fatalité » 

François Truffaut (Cahiers du cinéma ; Noël 1957)


« Ce film modeste, ses évènements et ses images paraissent d'abord terre à terre, mais se gravent en vous, et vous reviennent dix fois en tête. On croit que tout est quotidien dans Toni, et pourtant toute l'œuvre respire la poésie.  Malgré quelques failles accusées par  le temps, le film apparaît bien comme une œuvre-clé, comme une source essentielle du néo-réalisme italien, et de tout un courant du cinéma contemporain. »

Georges Sadoul (Les lettres françaises : juin 1956)


Pascal Mérigeau qui animera ces deux journées, a été journaliste et critique de cinéma aux Nouvelles Littéraires, au Point, au Monde et depuis 1997 au Nouvel Observateur. Il a écrit plusieurs ouvrages sur le cinéma, un sur Mankiewicz en 1995 (prix du meilleur livre de cinéma de l'année), deux sur Maurice Pialat. Son dernier livre, Jean Renoir a obtenu en 2013 le prix Goncourt de la biographie. Il participe à la sélection de films pour le Festival de Cannes.

MILLE SOLEILS


Documentaire de Mati Diop

(France ; 2014 ; 45 min)

Grand prix compétition internationale du documentaire : Marseille 2013

Films inédits à Troyes

TOUKI BOUKI

Le voyage de la hyène


Film de Djibril Diop Mambety

(Sénégal ; 1973 ; 1 h 35)

Mory, jeune berger un peu marginal, et Anta son amoureuse, étudiante provocante, rêvent de partir pour Paris. Pour réaliser leur rêve, il ne leur manque que l'argent du voyage. Mory décide de se le procurer par des moyens peu orthodoxes.... Récit poignant de l'Afrique des années 1970, celle divisée par l'envie d'exil et la volonté de s'affirmer. Choisir entre modernité et tradition, voilà ce que soulève comme question, ce grand maître du cinéma sénégalais.


« Touki- Bouki, premier long-métrage de Djibril Diop Mambety, est un hymne à la jeunesse. Débordant d'énergie, c'est un film qui mord dans la vie à belles dents comme ses personnages, rebelles et insatisfaits, à la recherche d'un ailleurs forcément synonyme de vérité et de bonheur. Le film lui-même, sorti en 1973, marque un tournant, voire une rupture dans le panorama du cinéma africain de l'époque. Avec Touki- Bouki, D.D. Mambety apporte la preuve que les films africains ne doivent pas nécessairement être des “films de calebasses”.C'est ainsi qu'on appelait à l'époque ces films nostalgiques d'un mythique âge d'or de l'Afrique d'avant la colonisation ...qui n'avait bien sûr probablement jamais existé. Avec Touki- Bouki, Mambety propulse le cinéma africain dans la modernité. Modernité de la mise en scène et du montage. Mambety rompt avec la linéarité traditionnelle du récit pour imprimer à son film un rythme que certains qualifieront de chaotique ou d'irrationnel. Mais nous sommes dans la danse de la vie avec ses contradictions, ses soubresauts et surtout ses rêves. Car nous sommes ici avant tout dans le rêve de l'ailleurs. Et l'ailleurs commence à notre porte ; » Josiane Scoleri  (cinéma sans frontières)

Vendredi 20 février (14 h 30 et 20 h)

Quarante ans plus tard, Mille Soleils enquête sur l'héritage personnel et universel que représente Touki Bouki. Que s'est-il passé depuis ? Magaye Niang, le héros du film, n'a jamais quitté Dakar. Et aujourd'hui, le vieux cowboy se demande où est passée Anta, son amour de jeunesse.

 « Mati Diop n'a pas que des choses tendres à dire à la génération de ses parents. Mais elle les dit avec une tendresse explosive et un talent fou. » Jacques Mandelbaum (Le Monde, 12 juillet 2013).


« Mille Soleils est la réussite de la triple histoire de Mati Diop : celle de sa famille, celle du cinéma, celle du Sénégal. Entre naturalisme et fantastique, avec beaucoup d'humour et de mélancolie, la cinéaste a réalisé dans cet hommage-enquête sur Touki Bouki un film éblouissant, qui mêle passé, présent et futur, avec une belle force poétique. Un film qui brille de mille feux dans le jour et la nuit de Dakar. » Avoiralire.com.


« Le film de Mati Diop fait dialoguer ces personnages de légende dans une conversation téléphonique imaginaire. Ils ne se retrouveront pas ailleurs que dans les rêves de la jeune cinéaste. Mais leur union se prolonge à l'écran. Et les interrogations de leur jeunesse - Partir ? Ne pas partir ? Se battre ? Et contre quoi ? - trouvent un écho dans Mille Soleils, où se tissent de vifs dialogues entre les générations. Elles se doublent de nouvelles questions posées par une jeune fille franco-sénégalaise d'aujourd'hui aux artistes et révolutionnaires, exilés ou non, qui ont peuplé l'imaginaire de sa famille. Qu'avez-vous fait de votre vie ? Que nous avez-vous laissé ? Et maintenant qu'en ferons-nous ? Où irons-nous ? »

 Laurent Rigoulet (Télérama 09/07/2013)

Le 26 avril 1986, à Pripiat, non loin de la centrale nucléaire de Tchernobyl, Anya et Piotr se marient. De son côté, le petit Valery joue avec son père, Alexeï, ingénieur à la centrale. Lorsqu'un incendie se produit à la centrale, Piotr est réquisitionné : il quitte les réjouissances et ne reviendra jamais. Alexeï est contraint de garder le silence sur les événements et, après avoir envoyé sa femme et  son fils loin de Pripiat, il disparaît près de la centrale. Mais les effets des radiations se font de plus en plus violents.

« Vingt-six ans après la catastrophe de Tchernobyl, la documentariste Israélienne Michale Boganim signe sa première fiction, qui est aussi la première sur le sujet (à sortir en France en tout cas). Et on ne peut pas dire que les autorités ukrainiennes aient beaucoup encouragé ce tournage. L'équipe s'est pourtant rendue sur place, dans la «zone» fantomatique, paysage lunaire et dévasté où tout n'est que ruine et deuil, mais où la vie reprend peu à peu ses droits. Rien que pour cette visite guidée en enfer qui relève du documentaire, le film vaut le détour. » Première


 « Refusant tout spectaculaire (l'explosion du réacteur est suffisamment lointaine pour rester en hors-champ), la mise en scène accomplit plusieurs miracles parmi lesquels celui de rendre certaines scènes étrangement belles (comme celle où des scientifiques masqués débarquent dans une ferme) sans que jamais on ne se départisse d'un évident sentiment d'effroi face à l'horreur de la situation. »

Clément Graminiès (Critikat.com)


« Jamais misérabiliste, jamais sermonneur, La terre outragée tente d'aller contre son sujet même, de faire - par son récit- passer l'individu avant la catastrophe. Car Tchernobyl, comme l'explique Anya, c'est l'absinthe : « l'herbe de l'oubli ».Et c'est de cette survivance de la mémoire sur la mort du monde qu'il est question. Tous ont vécu et veulent vivre là, dans cet endroit condamné à ne jamais réellement revivre. La mémoire est ce refuge que la caméra capte sur les lieux même de l'action. »

Sélim Ammouche (Les Fiches du cinéma)


« Un an après  Fukujima, retour à Tchernobyl. La catastrophe nucléaire ukrainienne n'avait jamais inspiré directement une fiction. Cette lacune est-elle due au fait que l'horreur des radiations toxiques reste sournoise et maladive, intérieure, non spectaculaire ? Le très grand mérite de La terre outragée surtout de sa première partie située en 1986, est justement de s'en tenir à ce caractère insidieux et de le figurer. »

Florent Guézengar (Cahiers du cinéma N° 676 ; mars 2012)


« Pripiat, ville ukrainienne de 50 000 habitants située à 3 kilomètres de la centrale de Tchernobyl, est devenue une cité fantôme, abandonnée à elle-même depuis la catastrophe, il y a vingt-cinq ans. Après l'évacuation de la population, rien n'a bougé dans la « zone ». Ni les risques de contamination ni la souffrance des habitants arrachés à leur terre. Une terre définitivement souillée que des tour-opérateurs font visiter à grands frais. C'est ce manque aussi invisible que la radioactivité que Michale Boganim a magnifiquement filmé dans les décombres du communisme.»

Guillaume Loison (L'Obs : 27/03/2012)

Vendredi 20 mars (14 h 30 et 20 h)

LA TERRE OUTRAGEE


Film de Michale Boganim

(2012 ; 1 h 48 ; VOST)

Avec Olga Kurylenko, Andrej Chira, Sergei Streinkof

Prix du public dans la catégorie long-métrage européen au 24ème Festival Premiers Plans d'Angers   Prix du public au 29ème Festival International du Film d'Environnement

Inédit à Troyes

Une institutrice décèle chez un enfant de 5 ans un don prodigieux pour la poésie. Subjuguée par ce petit garçon, elle décide de prendre soin de son talent, envers et contre tous.


« Les plus puissantes forces du cinéma sont convoquées par l’Institutrice, second long métrage du cinéaste israélien Nadav Lapid. Ce sont les forces invisibles, celles que l’on ne voit pas, mais que l’on ressent, que l’on éprouve ou que l’on capte. Le sujet du film lui-même est une matière sableuse, liquide, fuyante entre toutes : la poésie… Comme il l’avait prouvé avec son explosif premier long, Le Policier, comme avec son moyen métrage La Petite amie d’Emile, Nadav Lapid est un cinéaste de la plus rigoureuse espèce. »

Olivier Seguret (Libération : 9/09/2014)


« On manque de place pour dire ce qui bouleverse tant dans ce film : les regards, le destin d’un personnage raconté le temps d’une scène, l’intelligence d’un cinéma consistant à suggérer ce qui se passe de mots. L’Institutrice éblouit de bout en bout, y compris lorsqu’il déraille. À l’image de ce dernier quart d’heure à la poésie accidentelle et au suspense terrible, traduisant une liberté́ retrouvée et un formidable don de soi. Une transmission sublime pour affronter l’horreur du monde. » Thomas Agnelli (Première)


« En pourfendeur d’une société israélienne qu’il juge léthargique et matérialiste, Nadav Lapid oppose, après Le Policier, un second film de résistance. Passionnant et incontournable. » Avoir-alire


« Car la beauté, ici, n’est pas que nommée par le scénario : elle déborde de l’écran. Ici, chaque plan est une idée de cinéma, une beauté, une émotion, un angle décalé pour regarder le monde. La forme combat contre le fond. Le récit proclame la défaite de la beauté mais l’image affirme sa résistance à chaque seconde. Même si elle est perdue d’avance, la poésie ne s’avoue pas vaincue : elle a mis ses plus beaux habits pour venir prendre la parole dans ce film, et tenter encore de se faire entendre et regarder. »

Nicolas Marcadé (Les Fiches du cinéma)

« On se sent devant ce film tel le boxeur face  à l’adversaire, avant le début du combat, au moment de croiser les gants. Dans L’Institutrice, l’écran ne sépare plus les spectateurs du film. Il devient un point de jonction dangereux, un champ magnétique lisse et brûlant comme une plaque électrique. Nous irons régulièrement nous y brûler les cils. » Adrien Gombeaud (Positif)

Vendredi 24 avril (14 h 30 et 20 h)

L'INSTITUTRICE


Un film de Nadav Lapid


(Israël ; 2014 ; 2 h ; VOST ; inédit à Troyes)

Avec Sarit Larry, Avi Shnaidman, Liorraz

Vendredi 29 mai (20 h)

Zinos, propriétaire d’un petit restaurant convivial à Hambourg, traverse une mauvaise passe. Sa compagne est partie s’installer à Shanghai et les clients boudent la cuisine de son nouveau chef. Une comédie enlevée et générationnelle.

« Peuplé de paumés, de déracinés et d'écorchés vifs, le cinéma de Fatih Akin nous avait, jusqu'ici, bouleversés. Mais pas divertis : Head-on et De l'autre côté n'engendraient pas vraiment l'hilarité... Cette fois, le cinéaste germano-turc s'est offert une parenthèse de légèreté. Une comédie de copains à plus d'un titre : pour commencer, son acteur principal et coscénariste, Adam Bousdoukos, est un vieux complice. Et puis, dans le film, il n'est question que de ça, l'amitié, la communauté, face à la brutalité du monde… C'est dans la joyeuse cohue de ces scènes de groupe, sur les accords de soul music noire américaine, que le film s'envole vraiment, comme un rêve d'utopie, fragile et fervent. » Cécile Mury (Télérama : 04/06/2011)

« C’est drôle, mordant et chaleureux. Après Head-on et De l’autre côté, Fatih Akin invente un monde gai, fraternel et, comme d’habitude, marginal. Ce n’est pas de la grande cuisine, mais, incontestablement, c’est un film qui a de la soul. » François Forestier (Nouvel Obs)

« Optimiste, Akin signe, pour son retour au pays après deux film tournées en Turquie, un manifeste de "vivre ensemble" des différentes communautés qui rend caduque toute velléité de débat sur une identité nationale figée. Avec un vrai sens de l'humour du burlesque et des situations, il poursuit ici le travail de réconciliation entamé dès son premier film. » Dider Roth Bettoni (Première) 

SOUL KITCHEN


Film de Fatih AKIN

(Allemagne, 2010 ; 1 h 39 ; vost )

Vendredi 29 mai (14 h 30 )

« Tampopo est un film sur les plaisirs de la nourriture, qui mélange habilement western, érotisme et nouille. Il raconte la lutte d'une veuve, gérante d'un médiocre restaurant de nouille, pour parvenir à la soupe aux nouilles parfaite et ainsi faire de son restaurant le meilleur de Tokyo. Elle sera aidée dans sa quête par une bande de joyeux mercenaires… Bref Tampopo est un film qui donne faim et qui est quasiment aussi jouissif que de hurler "tampopo" devant son écran en accentuant le "am". » Chef Simon (lemonde.fr)

« Tampopo se distingue de nombre de films qui mettent en scène la nourriture, d'Hitchcock ou Chabrol à La grande bouffe, dans la mesure où l'aliment n'y est pas idée ou simple thème-prétexte à un discours second, mais une matière que l'on observe, renifle, manipule (avec les baguettes), transforme, absorbe effectivement. C'est cette matérialité qui rend productif - produisant de la jouissance chez le spectateur - le jeu entre la vue, l'absorption et le sexe. » (Cahiers du Cinéma)

« Respectant à la lettre l'éthique samouraï et le sens du rituel japonais, Tampopo est une hilarante parodie dans laquelle mijotent de bidonnantes digressions, tout aussi gastronomiques. Succulent ! »

TAMPOPO


une comédie de Juzo ITAMI

(Japon ;  1985 ; 1 h 44 ; vost ; inédit à Troyes)

Produire coûte que coûte  Sauver la boîte coûte que coûte. Même si on n'est pas payés tout de suite, continuer coûte que coûte  Trouver de nouveaux clients coûte que coûte  De nouveaux fournisseurs coûte que coûte  Le film raconte l'histoire d'une petite entreprise, toute jeune, où l'on fabrique des plats cuisinés pour les grandes surfaces. Le patron et les employés mènent la guerre économique avec les moyens du bord.

 « Ce qui est instantanément bien dans le documentaire de Claire Simon, c'est qu'il a à la fois les apparences d'un reportage et la réalité d'un film de cinéma… c'est l'histoire d'une petite entreprise niçoise, spécialisée dans la restauration précuite, dans laquelle s'est infiltrée une caméra hyperdiscrète qui a tout enregistré. »

Libération

Samedi 30 mai (14 h)

LE FESTIN CHINOIS


une comédie de TSUI HARK 

(Hong Kong ; 1995 ; 1h40 ; vost ; inédit à Troyes)

« Pour ce Festin chinois, antérieur (1995), Tsui Hark est allé fouiner du côté des cuisines. Et ce n'est vraiment pas triste. Cela commence par un concours de chefs. Le plus jeune est de la nouvelle école culinaire, tandis que l'autre incarne la tradition chinoise… Entre les deux démonstrations culinaires, une heure d'action, souvent trépidante, épicée de gags loufoques. » François Gorin (Télérama)

« Comédie burlesque, Le festin chinois n'en est pas moins probablement le film le plus virtuose et le plus complet sur la cuisine. Il développe l'aspect virtuose de la préparation, la dextérité du cuisiner pour couper les aliments, pour jouer avec les dosages et le feu, pour être précis à tout moment de la préparation.»

Jean-Luc Lacuve  (Cinéclub de Caen : 01/08/2012)

« Relation à la nourriture, philosophie et mœurs culinaires : Le festin chinois est à la Chine ce que Tampopo est au Japon, mais dans un tout autre style…. Quelques blagues purement chinoises nous échappent sans doute au passage, mais cela ne nous empêche pas une seconde de goûter avec bonheur ce petit régal de cinéma. » Arte magazine

Samedi 30 mai (17 h)

COÛTE QUE COÛTE


Documentaire de Claire SIMON

(France ; 1h35 ; 2005 ; inédit à Troyes)

Samedi 30 mai (20 h 30 )

THE LUNCHBOX

 

Une comédie de Ritesh BATRA

(Inde ; 2013 ; 1 h 44 ; vost ; inédit à Troyes)

« Tous les jours, Il a fait livrer à son mari le déjeuner qu'elle a préparé. Mais le livreur intervertit deux adresses, et donne les petits plats d'Ila à un inconnu, Saajan. La boîte repas commence alors à servir de boîte aux lettres, et une relation épistolaire s'ébauche… Produite loin des critères bollywoodiens, cette comédie romantique discrète et pudique développe une jolie histoire d'amour à l'indienne. » Le Monde


« Plus qu'une fine comédie bien troussée et feel-good sur la misère sentimentale, The Lunchbox pointe avec pertinence la solitude absolue des humains. Et, avec la même délicatesse qui préside à son doux regard sociologique, il choisit d'y croire malgré tout - et nous avec lui. La pure magie du cinéma. » Critikat.com

Vendredi 19 juin (14 h 30 et 20 h )

93 : LA BELLE REBELLE

Documentaire musical de Jean Pierre THORN

(France ; 2011 ; 1 h13)

Avec,  dans leur propre rôle : Daniel Baudon (Sixties Memory),  Marc Perrone, Loran (Berurier noir),  Dee Natsy,  Lionel D, NTM,  Casey,Serge Teyssot-Gay (et Zone Libre).

En 1ère partie

Concert par le groupe "LA BARONNE ET SES HOMMES" ( 14 h 30 )

Concert par le groupe "BALANSOL" (20 h )

Une épopée - du rock au slam en passant par le punk & le hip hop - incarnant un demi-siècle de résistance musicale flamboyante et se faisant porte-voix d'une jeunesse et de territoires en perte d'identité, sous les coups des mutations industrielles, des désillusions politiques et de l'agression constante des pouvoirs successifs les stigmatisant comme «voyous», «sauvageons» ou «racailles».

Ou comment, par strates successives, s'est fabriquée une contre-culture «underground» réinventant - par-delà le délitement des valeurs traditionnelles de la «banlieue rouge» - d'autres codes, d'autres mots, d'autres sons, d'autres façon de bouger, de colorer les espaces, d'écrire et de penser le monde… qui permettent à toute une jeunesse, se vivant comme exclue, de trouver ses repères et sa place dans la cité.
La banlieue - à contrario des clichés - se révèle un espace incroyablement riche de métissages engendrant une créativité époustouflante.


« Une histoire de la Seine Saint-Denis à travers sa musique, et la parole de ses musiciens. L'idée est belle, et le résultat fort et émouvant… A la rencontre des musiciens du 93 qui ont écrit, depuis les années 1960, les pages françaises de l'histoire du rock, du slam en passant par le jazz, le hip-hop ou le punk, Jean-Pierre Thorn montre comment la musique fut une planche de salut pour des générations de jeunes, confrontées, les unes après les autres, aux maux de la banlieue. » Isabelle Regnier (Le Monde : 25/01/2011)


« Une traversée épique  de cinquante ans d'histoire du « 93 » à travers la musique. Du rock au slam en passant par le hip-hopet le punk, les portraits de musiciens en résistance se suivent, les villes et leurs habitants se révèlent : creusets ignorés par les politiques. » Fiches du cinéma


« La démarche est historique puisque Jean-Pierre Thorn balaie, à travers témoignages, extraits d'archives et de clips, l'interaction entre le social et la musique depuis les années 60 (rock, punk, hip-hop, rap, slam, sans négliger le courant de la chanson  contestataire « à texte », nourrie de jazz et de blues, dont Marc Perrone offre un frappant exemple)… Mais cette démarche est aussi et avant tout aussi cinématographique : le décor suburbain devient le cadre d'une chorégraphie urgente, et le montage rythme la partition avec vigueur, pertinence et humour… Rebelle, la « belle », comme après une revanche : loin des clichés médiatiques et du côté boy-scout bien-pensant, la banlieue chante sa révolte, et c'est revigorant. »

Yann Tobin (Positif : N°600 : février 2011)


« Sans sentimentalisme aucun, le film se lit finalement comme un beau message d'amour à la jeunesse des banlieues. Il vient rappeler leur importance dans l'émergence de mouvements culturels alternatifs qui se sont imposés au fil du temps non seulement comme des éléments incontournables d'expression sociale, mais aussi comme les fondements d'un patrimoine national pluriel. »  Critikat.com

Vendredi 18 septembre  (14 h 30 et 20 h )

MICHAEL KOHLHAAS

Un film de Arnaud des Pallières

(France ; 2013 ; 2 h 02 ; Inédit à Troyes)


Avec Mads Mikkelsen, David Bennent, Paul Bartel, Bruno Ganz, Mélusine Mayance, David Kross, Sergi Lopez, Amira Casar, Denis Lavant, Roxane Duran, Delphine Chuillot, Jacques Nolot

Au XVIème siècle dans les Cévennes, le marchand de chevaux Michael Kohlhaas mène une vie familiale prospère et heureuse. Victime de l'injustice d'un seigneur, cet homme pieux et intègre lève une armée et met le pays à feu et à sang pour rétablir son droit.

« Moins célébré en France qu’outre-Rhin, Michael Kohlhaas est aujourd’hui « librement adapté » par Arnaud des Pallières. En transposant le court roman de Heinrich von Kleist dans les brumeuses Cévennes, le cinéaste français lui donne une élégante rugosité, à l’image de son héros ambigu interprété avec une rare puissance par un acteur devenu indispensable : Mads Mikkelsen. Radical, ce film sur fond de Réforme protestante, fraîchement accueilli au festival de Cannes, est pourtant d’une âpre beauté. »

Estelle Bayon (Critikat.com)


« … il s’agit d’une œuvre expressionniste, presque abstraite à force de hiératisme, de composition à base d’effets naturalistes. Le réalisateur dit avoir pensé, entre autres, à Aguirre, la colère de Dieu, de Werner Herzog - et il se dégage bien du film, à certains moments, le même type d’intériorité : la violence muette de l’âme semble naître du paysage, de sa nudité, de ses brumes, pour finalement y retourner. En ce sens, le réalisateur français a bien tourné un film romantique allemand. » Philippe Lançon (Libération : 13/08/2013)


« L’adéquation entre la forme et le fond est parfaite. Tout au long du film règnent une austérité et un souffle romanesque qui font bon ménage. D’un côté, un personnage minéral, intransigeant, radical, interprété avec fougue et retenue par un Mads Mikkelsen qui n’en fait jamais trop (ça lui est arrivé par le passé) et une mise en scène très cadrée, très rigide elle aussi. De l’autre, une nature à la palette de couleurs limitée, mais qui reflète au plus près les sentiments violents qui habitent les hommes (c’est la définition même du romantisme)… Deux heures durant, Arnaud des Pallières nous aura passionnés pour une question morale à laquelle le monde contemporain se trouve toujours confronté, avec des réponses pas toujours convaincantes ni définitives : où se situe la frontière entre la lutte armée politique et le meurtre ? Entre la résistance à l’oppression et le terrorisme ? » Jean-Baptiste Morain (Les Inrocks : 13/08/2013)


«… Le film n'en est pas pour autant une abstraction spirituelle. Il est au contraire étayé par un rapport puissant, plastique, dreyerien, à la matière : soleil, lumière, vent, montagnes, chevaux, visages humains transformés par le gros plan tantôt en paysage lyrique tantôt en stigmate de la monstruosité, tout cela soutenu par une composition musicale subtile et obsédante. » Jacques Mandelbaum (Le Monde : 13/08/2013)

« Adaptation d’un récit de Kleist Michael Kohlhaas est une œuvre tout à la fois philosophique et politique d’une beauté magistrale. Un poème épique dont le sujet historique résonne jusqu’à nos jours. »

Les Fiches du cinéma

Après 39 ans de vie commune, George et Ben décident de se marier. Mais, au retour de leur voyage de noces, George se fait subitement licencier. Du jour au lendemain, le couple n'est plus en mesure de rembourser le prêt de son appartement new-yorkais. Contraints de vendre et déménager, ils vont devoir compter sur l'aide de leur famille et de leurs amis. Une nouvelle vie les éloignant l'un de l'autre, s'impose alors dans leur quotidien.


« Le film met en évidence la bizarrerie contrariante de générations diverses qui n’ont plus véritablement de lieu physique et mental pour coexister. La segmentation sociale et générationnelle s’est renforcée avec l’autonomisation libérale des individus. Chacun chez soi, chaque chose à sa place, chaque âge dans son fuseau horaire… Pourtant, Love Is Strange n’est pas du tout un film déprimant, il baigne dans une limpidité bouleversante, aucun personnage, aussi fugace soit-il, n’est découpé à la hâte, tout le monde existe dans le tremblement d’une singularité humaine que l’on a terriblement envie de chérir. On sent qu’Ira Sachs essaie d’être le plus précis et honnête possible avec ses impressions et sentiments. »

Didier Péron (Libération 11/11/2014)


« Love Is Strange n’est pas un brûlot politique (même si l’on aura compris qu’il contient dans ce qu’il raconte une bonne dose de critique sociale). C’est plutôt un mélo pudique baigné de comédie, qui décrit une période de flottement malvenue (les deux héros ne sont plus tout jeunes) au sein d’un couple qui souhaitait seulement que l’Etat reconnaisse la cellule sociale qu’ils représentaient depuis quatre décennies. C’est donc un film triste, souvent drôle, drôle comme les films de Woody Allen et donc aussi triste qu’eux… C’est un film tendre et triste, oui, automnal, et totalement déchirant. »

Jean-Baptiste Morain (Les Inrocks :11/11/2014)


«Voici un film tout en délicatesse, en touches impressionnistes fines et précises, comme celles que Ben appose avec ferveur sur ses toiles. Une œuvre qui laisse aux situations le temps miraculeux de se poser, de s’épanouir, d’infuser, pour être au final physiquement ressenties par le spectateur mais aussi déployées dans la douce et lente temporalité de ces deux hommes, déjà âgés, certes, mais surtout paisibles et alignés…

Ira Sachs livre un film radicalement politique, qui interroge sur la fragilité vertigineuse du système social américain comme sur le conservatisme religieux, toujours agissant, et les discriminations qu’il induit, même au cœur de cette ville-monde qu’est New-York. »

Nathalie Zimra (Les Fiches du cinéma 2014)


« En montrant, côte à côte, sous un même toit, plusieurs générations — dont un adolescent, petit-neveu de Ben —, le cinéaste capte les échos qui se propagent de l'une à l'autre. Il interroge la possibilité de transmettre un peu de soi : un apparent dialogue de sourds peut porter ses fruits au bout de longs mois... Après Allen, Ozu à Manhattan, en 2014 ? Pas exactement. Mais une réflexion fine, et finalement tendre, sur la famille dans ses acceptions les plus contemporaines, et sur l'amour au sens le plus large. »

 Louis Guichard (Télérama : 12/11/2014)

Vendredi 16 octobre (14 h 30 et 20 h )

LOVE IS STRANGE

Un film de Ira Sachs


(USA ; 2014 ; 1 h 35 ; VOST ; Inédit à Troyes)

Avec Alfred Molina, John Lithgow, Marisa Tomei

TRAVAILLEUSES…

(2014 ; 1 h 11 ; inédit à Troyes)


Documentaire réalisé par le Collectif Images-en-Transit : Catherine Egloffe  (France)  Lingjie Wang  (Chine) Jingfang Hao  (Chine) Andreea Palade Flondor  (Roumanie) Serge Désiré Ouédraogo  (Burkina Faso) Bouna Chérif Fofana  (Mali)


En présence de la réalisatrice Catherine Egloffe

Vendredi 20 Novembre (14 h 30 et 20 h )

C'est un film collectif international

Six réalisateurs ont élaboré avec des travailleuses de 5 pays des représentations croisées de femmes au travail. Chaque réalisateur a filmé dans son pays. Les images des 120 heures de tournage ont été mises en commun et le film Travailleuses s'est écrit en croisant les regards des femmes et des réalisateurs.


Un questionnement se met à l’œuvre dans le processus même des images et des paroles. Où sont les travailleuses aujourd'hui, qui sont-elles ? On cherche au-delà de ce qu'on sait déjà, avec le secret désir de rencontrer simplement des individus aux prises avec le travail . On prend le temps, de voir, d'écouter, d'aller au-delà de l'instant de l'image et du mot. Le film croise les regards, celui des femmes chinoises, roumaines, françaises, burkinabe et maliennes, jeunes ou âgées, et celui des réalisateurs, cherchant dans les usines et les ateliers de leur pays. On déambule dans une usine monde, en compagnie des travailleuses, qui peinent, vivent, se révoltent là où on ne s'y attend pas. Quelque chose bouge dans nos représentations des femmes et du travail.


 « Ici pas d’image esthétisante, pas de musique venant interférer avec les sons des lieux, pas de propos autres que ceux des travailleuses, si ce n’est dans un petit texte de conclusion. Les ouvrières se racontent, et racontent leur travail, face caméra. Le film semble constamment privilégier l’épure, quitte à concéder une certaine fadeur dans sa forme. Mais il retire de ce parti pris une cohérence avec un sujet qui supporte assez mal les divagations formalistes. Le lipdub final d’Entre nos mains est donc très loin, et ce n’est pas un mal. »

Adrien Mitterrand (critikat.com)


« Dans des cadres soigneusement composés, qui jouent avec l’esthétique géométriquement surchargée des usines textiles, comme avec le confinement des petits ateliers artisanaux, les auteurs s’attardent sur les gestes des travailleuses, sur la matière qui se transforme entre leurs mains, sur l’inscription de leurs corps, bien vivants, dans ce monde froid de métal, de lignes brisées et d’angles droits, de bruyantes machines… Et ils leur donnent la parole. » Isabelle Regnier (Le Monde : 11/11/2014)


« Allez voir ce film pour écouter ces femmes qui racontent qu’elles n’ont guère eu d’autres choix que l’usine, qui évoquent le stress des cadences infernales, qui ont compris que leur indépendance financière passe par la case du salariat, qui rêvent d’un autre emploi, comme être prof de sport ou d’anglais ou ouvrir un commerce de vêtements… Allez voir ce film pour encourager le collectif Images en transit, six artistes qui l’ont réalisé ensemble, en interrogeant des femmes travaillant dans le textile dans cinq pays, la France, la Chine, le Mali, le Burkina-Faso et la Roumanie : Quel travail faites-vous ? Pourquoi ce travail, pourquoi travailler ? Comment voyez-vous l’avenir ? »

Elisabeth Claude (Le monde libertaire : 13/11/2014)

Vendredi 27 Novembre (14 h 30 et 20 h )

TROIS SŒURS DU YUNNAN


Documentaire de WANG  BING


(Chine ; 2014 ; 2 h 33 ; VOST ; inédit à Troyes)

Trois jeunes sœurs vivent dans les montagnes de la Province du Yunnan, une région rurale et isolée, loin du développement des villes. Alors que leur père est parti en ville pour chercher du travail, Ying,10 ans, s’occupe seule de ses soeurs Zhen, 6 ans, et Fen, 4 ans.


La caméra de Wang Bing observe et accompagne durant plusieurs mois leur vie quotidienne.

« Absence totale de jugement moral, sens du cadre, du rythme, du récit, sens de l’humain surtout, Wang Bing est un grand cinéaste de l’ontologie, qui crée une histoire avec du réel (la définition même de la modernité), du romanesque avec des anecdotes et la seule aide de sa caméra. C’est un grand film, simple en apparence, qu’il nous offre avec ces trois petites filles inoubliables perdues au-dessus des nuages, loin, très loin du grand mirage économique des villes. »

Jean-Baptiste Morain (Les Inrocks : 15/04/2014)


« En refusant le morcellement pour, très concrètement, laisser la vie couler à l’écran, Wang Bing fait un peu plus que de seulement synchroniser le flux de l’image avec le déroulement de la vie : il instaure, comme à son habitude, un rapport direct au monde… Débarrassé de toutes les écluses que certains documentaristes sèment le long de leurs films (montage insistant et voix-off didactique en tête), Les Trois Sœurs du Yunnan offre une réalité sans médiation ou artifice – un espace comme confié plutôt qu’imposé au spectateur –, bien que toujours présentée avec une légère distance pudique (Wang Bing n’est notamment pas un adepte du portrait en gros plan très serré). »

Pierre-Edouard Peillon (critikat.com)


« A sa manière habituelle, Wang Bing scrute patiemment cette réalité avec une sidérante ampleur du regard, une intelligence de ce qu’il filme, un sens inouï à faire surgir la douceur face à tant d’indigence et de rudesses. » 


Julien Gester (Libération : 15/04/2014)

« Ne pouvant compter que sur elles-mêmes, ces trois sœurs peuvent aussi s’appuyer sur le cinéma pour leur donner une visibilité qu’elles n’ont pas dans la marche capitaliste forcenée de leur pays.C’est là le sens de la démarche humaniste de Wang Bing, rendre visibles ceux dont l’histoire ignore jusqu’à la présence. » Sandrine Marques (Le Monde : 16/04/2014)


« Pourquoi les plans de Wang Bing ont-ils cette force incroyable qui fait des Trois Sœurs de Yunnan une œuvre extraordinaire ? Parce qu’ils captent l’énergie dans la misère, l’instinct de vie, la lueur intérieure qui habite ces enfants. Ces trois sœurs à l’avenir si fragile. Comme chez Tchekhov. »

Christophe Kantcheff (Politis : 16/04/2014)

Des touristes américaines ont opté pour une formule de voyage grâce à laquelle elles visitent une capitale par jour. Mais arrivées à Orly, elles se rendent compte que l'aéroport est identique à tous ceux qu'elles ont déjà fréquentés. En se rendant à Paris, elles constatent également que le décor est le même que celui des autres capitales...

« Play time est l’événement cinématographique de la saison et de l’année ; un événement dans l’Histoire du cinéma et, qui sait, à cause de sa valeur humaine, un événement peut-être, dans notre histoire tout court. »

Les Fiches du cinéma (1967)


« Playtime est un pur chef-d’œuvre, qui concilie les vertus du génie créateur et du divertissement populaire, de l'intelligence critique et de la fantaisie inspirée, de l'observation réaliste et de la dérive burlesque. »

 Jacques Mandelbaum (Le Monde)

 

« C'est un film-monde, un film-fleuve, aussi intranquille qu'impassible, et qui irrigue encore aujourd'hui.. C'est un film encore plus beau qu'il fut ambitieux. C'est le plus beau film du monde. »

François Gorin (Télérama : 21/12/2013)


« Je l'adore absolument. Je crois que c'est peut-être le plus grand cinéaste du monde. Playtime, c'est gigantesque, le plus grand film qui ait jamais été tourné sur les temps modernes. » Marguerite Duras


« Playtime est formellement fascinant, dominé par l'obsession de la composition. La ligne prime sur tout. Les personnages suivent des formes géométriques, d'abord à angle droit et, petit à petit, la ligne commence à s'arrondir, le film progresse vers le cercle du carrousel final. C'est une réalisation ambitieuse avec plusieurs actions dans le même plan. Tati n'accompagne pas les gags. Parfois, il ne les conclut pas. Il ne fait pas de gros plans. C'est au public de décoder, de décrypter l'image. » François Ede

« Film hilarant, Playtime est plastiquement somptueux. Les deux qualités sont ici intimement liées. Sa plasticité est souvent le cadre et la condition de sa drôlerie ; sa drôlerie est très souvent plastique… Playtime est une fontaine de lignes géométriques et de jeux de surface, une symphonie en gris bleuté pour acier, verre et béton, dont chaque photogramme pourrait être exposé dans une galerie. Cette perfection formelle est tout sauf une démonstration de virtuosité, elle est au service du film, de son humour comme de son propos. »  Serge Kaganski (Les Inrocks ; 01 janvier 2002)


« Playtime est sans doute l’œuvre la plus ambitieuse et la plus complexe de Tati-et peut-être même de tout le cinéma français de l’après-guerre. Deux heures d’images que le cinéaste aime  à résumer en quelques coups de crayon : une série de lignes anguleuses qu’une courbe vient entourer : « quand les gens ne se connaissent pas, explique-t-il, ils marchent ainsi, à angle droit. Quand ils se connaissent, ils dessinent des courbes. »… Comment, au moyen du cinéma, rendre compte de l’état d’une civilisation, tel est l’enjeu de ce « grand œuvre » qui porte au même degré de raffinement la pensée et le style de son auteur. »

Marc Dondey : Tati (Ramsey cinema 1989)

PLAYTIME


Film de Jacques Tati

(France ; 1967 ; 2 h 04)

Avec Jacques Tati, Barbara Dennek, Jaqueline Lecome

Vendredi  18 décembre (14 h 30 et 20 h)

programmation 2014

programmation 2016