Oslo, 31 août
L'Age atomique_Extraits critiques
Photos Olivier Dick Prises par Maurice Fournier

L'Age atomique
Fish tank
Georges Semprun
Le ciel de suely
Une famille brésilienne
Tourbillon
Le reve de Sao Paulo
Puisque nous sommes nés
Moro no brasil
Le paradis des betes
Dom_angelico
Premieres neiges
Se battre
L'argent de la vieille
Programmation 2014
Programmation 2014
Programmation 2013
Programmation 2015

PROGRAMMATION 2014

Vendredi 24 janvier  (14 h  30 et 20 h)

OSLO, 31 AOÛT


De Joachim TRIER

(Norvège ; 2012 ; 1h 36 ; VOST ; inédit à Troyes.)

Avec  Anders Danielsen Lie, Hans Olay Brenner, Ingrid Olava) 

 En compétition officielle : « Un Certain Regard » : (Cannes 2011)

C’est le dernier jour de l’été et Anders, en fin de cure de désintoxication, se rend en ville le temps d’une journée pour un entretien d’embauche. L’occasion d’un bilan sur les opportunités manquées, les rêves de jeunesse envolés, et, peut-être, l’espoir d’un nouveau départ…

«La dérive, une journée durant, d’un toxicomane flottant entre réhabilitation et renoncement. Adaptée du Feu follet de Drieu La Rochelle, Oslo 31 août est une œuvre sombre, délicate et poétique, portée par un inconnu : Anders Danielsen Lie, bouleversant. »

J.N. (Les Fiches du cinéma)


« Voilà un film qui, au lieu de nous divertir aimablement comme tant d'autres, semble nous demander pourquoi on vit, nous rappeler pourquoi on meurt. D'une beauté foudroyante, d'une lucidité perçante, Oslo, 31 août est une perle rare. Son héros au bord du vide est du genre inoubliable. L'effet de sidération commence dès le prologue, série de vues de la capitale norvégienne, étrangement déserte, sur fond de voix intérieures et souvenirs de jeunesse :

« Les marches interminables vers des fêtes bizarres auxquelles on ne savait jamais si on était vraiment invités ou pas... »

Louis Guichard (Télérama : 29/02/2012)


« Joachim Trier  possède l’originale manière d’accompagner le passage des visages et des corps dans le champ de la caméra, comme si ce passage était accidentel. Mais la mise en scène, tout en mimant la surprise de cette effraction réagit par des poursuites visuelles et auditives qui construisent l’identité de celles et ceux que croise Anders dont l’exigence intérieure est de toute évidence très proche de celle de son intense interprète. »

Dominique Païni (Cahiers du cinéma N° 676 ; mars 2012)


« La beauté du film ne réside pas dans les traits d’un noir fusain dessinant le portrait d’un héros suicidaire, mais au contraire dans l’attention douce, pastel que Joachim Trier porte aux êtres alentour. Le simple corps abimé d’un drogué sous la douche ; un couple d’amis qu’en trois plans fades, deux dialogues amers, on comprend désagrégé à force d’enfants à éduquer ; la grâce superficielle d’une ancienne flamme, si malheureuse dans son bonheur étalé ; la naïveté d’une étudiante éblouie  par les attraits de la nuit. »

Fabien Baumann (Positif : N° 613 : mars 2012)

Vendredi 21 février (14 h 30 et 20 h)

ETOILE DU MATIN                                                                              

Court métrage de Olivier Dick (2010 ;  11 min.)

En présence du réalisateur

Court métrage de Olivier Dick - Gautier Roscoët - Flavia Dalmasso (2010 ; 11 minutes).

« Dans un monde en perdition, un homme et une femme luttent pour leur survie ».

Film  réalisé dans le cadre d’une  École de Cinéma (E.T.T.I.C. - Études sur le Terrain des Techniques de l'Image Cinématographique)

http://www.olivier-dick.com/

L’AGE  ATOMIQUE

De Héléna Klotz

(France ; 2012 ; 1 h 04 ; Inédit à Troyes).

Avec Elliot Paquet, Dominik Vojck, Niels Schneider

Grand prix du Festival d’Angers

Prix Jean Vigo

Victor et Rainer se retrouvent un samedi soir pour zoner ensemble. Alors qu’ils traversent Paris, les rencontres et désillusions s’enchaînent. Mais tandis que la nuit les emporte, ils s’éloignent de la ville vers la forêt. Dans le silence de la nature, le désir entre les deux adolescents se fait de plus en plus frémissant. De leur amitié naît un nouveau jour.

 « Depuis les années 90, le film d’adolescence dans le cinéma français contemporain et notamment « le premier film d’adolescence »- pourrait faire l’objet d’une véritable rétrospective, tant le passage au long métrage semble actuellement résonner avec les errances et les épreuves du passage à l’âge adulte. Dans ce contexte chargé, parfois répétitif, L’Age atomique, le premier long métrage de Héléna Klotz, parvient pourtant  à étonner. Et il étonne d’une façon un peu trouble : presque gênante et quand même émouvante, parfois stupéfiante aussi. »

Florent Guézengar (Les Cahiers du cinéma  N° 684 : décembre 2012)


Indéniablement,  Héléna Klotz a du talent pour  filmer les corps. Elle sait regarder et magnifier les visages faire scintiller la ville et vibrer chaque nuance de vert foncé de sa forêt nocturne. Certains de ses plans sont d'une splendeur inouïe (le dernier du film, où l'on voit les deux garçons, filmés de très loin, traverser une clairière est une merveille).

Isabelle Régnier : (Le Monde 27/11/2012)


« L’Âge atomique est le premier long métrage, fragile et très beau, d’une jeune femme de 32 ans, Héléna Klotz. Son sujet est l’adolescence, ses pulsions de sexe et de mort confondues, ses enthousiasmes et ses prostrations, sa grandeur et son ridicule… Mais quelque chose de plus singulier et d’abstrait survient dans L’Âge atomique, qui déborde du simple portrait réaliste d’une génération. Ce n’est pas tant la jeunesse d’aujourd’hui qui intéresse Héléna Klotz qu’un état immuable de celle-ci, une malédiction traversant les époques. Cet état, appelons le mélancolie, la réalisatrice en recueille l’écume contemporaine dans une sorte de sampling qui irait de la littérature romantique jusqu’à la dépression post-punk. »

Romain Blondeau : (Les Inrocks : 27/11/2012)

A 15 ans, Mia est une adolescente rebelle avec une unique passion : la danse hip hop. Un jour d'été, sa mère rentre à la maison avec un nouvel amant, Connor, qui s'installe chez elles. Est-ce enfin une promesse de bonheur ou bien un leurre ?

« Le film prend des tours souvent inattendus, échappe au béton et gagne la campagne au bord de l'eau, dans un semblant de joie familiale. Le film décrit un processus de maturité, qui passe par la confiance en soi, le soutien, l'amour. La réalisatrice combine finement tableau social et imaginaire poétique. Au milieu des disputes affleurent de beaux instants de douceur. Pour preuve, ces séquences de ralentis, vagues de désir où Mia se sent portée, caressée, soulevée vers le haut comme une plume. »

Jacques Morice (Télérama : 07/07/2012)


« Sec, sans concession, le film s'offre un crescendo émotionnel, avec, entre autres, une magnifique scène de réconciliation entre mère et fille, pas de danse et sourires en harmonie sur fond techno. Inconnue de 17 ans, Katie Jarvis, la jeune non professionnelle qui incarne Mia, fut légitimement citée lors du dernier Festival de Cannes parmi les candidates au Prix d'interprétation féminine. »

Jean Luc Douin  (Le Monde : 16/09/2009)


« Il est de ces films contemporains qui collent parfaitement à leur époque, qui savent la capter, par la magie de quelques personnages sublimes, pour en livrer un tableau sensible. Ce n’est pas ce qui fait leur valeur première, tant il existe de films ratés et qui se veulent inspirés d’une réalité sociale… Mais lorsque le film est réussi, sa force dans la captation d’un monde contemporain vient coiffer toute sa valeur. Et c’est parce qu’il retranscrit le goût de notre monde, de son fonctionnement et de ses dysfonctionnements, mais par une écriture précise, serrée, sensible, et par une vision artistique unique, que Fish Tank est réussi dans ce double sens. Une œuvre qui transmet la sensation d’une inscription dans le temps, pour longtemps. »

Sarah Elkaïm (Critikat.com)

FISH TANK

de Andrea Arnold

(Grande Bretagne ; 2009 ; 2 h 02 ; VOST)

Avec Katie Jarvis, Kiertson Wareing,

Michael Fassbender

Prix du jury (Cannes 2009)

Vendredi 21 mars (14 h 30 et 20 h)

LES 2 MEMOIRES

En collaboration avec l’Association

 « Mémoire et Histoire des Républicains Espagnols de l’Yonne »


Un documentaire de Jorge Semprun (En présence de José Luis Peñafuerte, réalisateur.)

Vendredi 28 mars (14 h  et 20 h)

C’est pendant l’été 1972 que J. Semprun, scénariste d’Alain Resnais et de Costa Gavras, et romancier par ailleurs, réalise son unique film « Les 2 mémoires ». Son assistant était Alain Corneau et son monteur Chris Marker aidé par Colette Leloup, épouse de Semprun.

  A sa sortie  en 1974, le film fut évidemment censuré en Espagne. Il ne fut projeté que deux fois à la cinémathèque de Madrid, après la mort de Franco. En France, l’accueil ne fut pas à la hauteur des espoirs de J. Semprun et sa carrière commerciale fut inexistante ( raisons  diplomatiques à l’époque ?? ) à tel point que Carlos Saura lui-même dira alors ignorer  l’existence de ce film. Semprun en fut très affecté.

Le film fut présenté en France au festival de Perpignan en 1978,  puis tomba dans le plus grand oubli.       C’est sous l’impulsion de Costa Gavras, redécouvrant le film à la faveur de sa nomination à la présidence de la cinémathèque de Paris qu’il est décidé, vu son état, de le restaurer, sous la direction de Camille Blot Willem. La restauration terminée en 2012, une première est donnée le 29 mai 2013 à la cinémathèque de Madrid.

En novembre 2013, c’est au tour du public français de voir le film au musée Beaubourg.

 Dans ce film de 2h20 – le projet initial  durait 6 h ! – J. Semprun a voulu faire le point sur la guerre d’Espagne en interrogeant de prestigieux combattants des deux camps. Le film est constitué d’une série d’interviews où d’excellents propos en côtoient de moins bons. C’est que J. Semprun est guidé par la volonté politique d’écouter TOUS les points de vue « avec le risque d’entendre beaucoup de sottises, d’entendre aussi ce qu’on sait déjà, mais au moins écouter et tenter de comprendre. »

Ce film peut être considéré comme un modèle du genre documentaire dans la pratique de l’interview au cinéma : utilisation rythmée des archives, composition polyphonique des commentaires qui alimentent le déroulement du film, petites anecdotes qui forment comme des contrepoints, clins d’œil personnels de l’auteur lui-même… De ce point de vue, Semprun fait preuve d’une maîtrise certaine.

« Les 2 mémoires », - celle d’un camp et celle de l’autre- reste un témoignage unique dans ce souci de faire appel à toutes les mémoires. Cette façon de procéder, très personnelle, donne une importance nouvelle au témoignage. C’est rendre essentiel le rôle de la mémoire dans chacune de nos vies. C’est affirmer la nécessité pour qu’elle puisse s’exprimer, d’être libre et en démocratie. La mémoire, en même temps, rompt le silence.

« C’est un film sur l’Espagne d’aujourd’hui et sur l’Espagne de demain en laquelle Semprun  croit fermement. » TELERAMA

« Cette introspection aux multiples visages, est plus qu’un plongeon dans le passé. Ce film éclaire d’une certaine manière, les conflits politiques du présent. » LE MONDE

La mémoire pour dire, la mémoire pour comprendre, la mémoire pour penser,  la mémoire pour agir.

Vendredi 11 avril (14 h 30  et 20 h)

COULEUR DE PEAU : MIEL


Film d’animation de Jung et Laurent Boileau

(2012 ; 1 h 15 )

En présence du réalisateur  Laurent Boileau (14 h 30 et 20 h)

Ils sont 200 000 enfants coréens disséminés à travers le monde depuis la fin de la guerre de Corée.
Né en 1965 à Séoul et adopté en 1971 par une famille belge, Jung est l’un d’entre eux.
Adapté du roman graphique Couleur de peau : Miel, le film revient sur quelques moments clés de la vie de Jung : l’orphelinat, l’arrivée en Belgique, la vie de famille, l’adolescence difficile... Il nous raconte les événements qui l’ont conduit à accepter ses mixités. Le déracinement, l’identité, l’intégration, l’amour maternel, tout comme la famille recomposée et métissée, sont autant de thèmes abordés avec poésie, humour et émotion...Réalisé dans un étonnant mélange d’images réelles et dessinées, entre présent et souvenirs, utilisant à l’occasion des archives historiques et familiales, "Couleur de peau : Miel" est un récit autobiographique d’animation qui explore des terres nouvelles.


« Réalisateur de nombreux documentaires, Laurent Boileau est tombé sous le charme du roman graphique de Jung et a décidé de l’adapter avec lui pour le cinéma. Etonnant mélange d images réelles et d’animation, ocre ou gris bleu selon l’humeur, entre présent et passé, utilisant à l’occasion des archives historiques et familiales, le film est un objet hybride qui émeut le spectateur dès sa première scène animée : dans un paysage enneigé, des enfants minuscules gagnent la cantine d’un orphelinat. »

M.T. (Les Fiches du cinéma)

« Au-delà de la reconstitution d’un parcours personnel, Couleur de peau : Miel manifeste un double désir : celui de témoigner de la fragilité identitaire de tous les adoptés et celui de les montrer comme des individus comme les autres, tiraillés entre fusion et émancipation vis-à-vis de ceux qui les ont élevés. Sur un sujet sensible, Jung et Laurent Boileau réussissent un film subtil d’une émouvante beauté plastique. » Carole Milleliri (Critikat.com)

« Une chronique du déracinement, à la délicatesse un rien appuyée dans le trait pictural et l'écriture scénaristique, l'un comme l'autre travaillant la douceur pudique, la mélancolie et l'humour tendre. »

TéléCinéObs

«  La couleur sépia se substitue au ton monochrome et des inserts d’images live ponctuent un récit riche en émotion, en humour et en poésie qui s’adresse autant aux petits qu’aux grands. Ces différentes techniques font ressembler le film à un kaléidoscope de sensations et d’humeurs dont la poignante mélancolie renvoie au travail d’un Isao Takahata. » Christophe Narbonne (Première)

Vendredi 16, samedi 17 mai et vendredi 20 juin 2014

Ciné rencontres : Un autre regard sur le Brésil

Sous le parrainage de Anne Lainé (documentariste)

En collaboration avec l’association  Brésil Sertão et Mer

Vendredi 16 mai (20 h)

LE CIEL DE SUELY

de Karim Aïnouz

(Brésil ; 2007 ; 1 H28 ; VOST ; inédit à Troyes)

De retour de São Paulo avec son bébé, la jeune Hermila s'installe dans son village natal du Nordeste, Iguatu. Hébergée par sa grand-mère et sa tante en attendant le retour de son mari, elle comprend bientôt qu'il ne viendra pas. Elle réalise qu'elle n'a aucun avenir ici, sans argent, et veut prendre un nouveau départ. Elle met alors en place un plan audacieux pour réunir les fonds nécessaires et se choisit une nouvelle identité, " Suely "...


« D'une sensualité extrême, un superbe portrait de femme abandonnée de tous dans le Nordeste brésilien… Le travail sur les paysages, les corps et les couleurs rend parfaitement l'intensité des émotions, l'énergie de ces femmes brésiliennes et leur dénuement. » Arte

« Etonnante Hermila Guedes. La jeune actrice à elle seule justifie que l'on découvre le film de Karim Ainouz, cinéaste sensible (...) auquel on peut prédire un bel avenir. » Le Nouvel Observateur

Vendredi 16 mai (14 h  30)

UNE FAMILLE BRESILIENNE  (Linha de passe)

de Walter Salles et Daniela Thomas

(Brésil ; 2009 ; 1 h53 ; VOST ; inédit à Troyes)

Sao Paulo. 20 millions d'habitants, 200 kms d'embouteillages, 300 000 coursiers. Au cœur de cette ville en transe, quatre frères essaient de se réinventer de manières différentes. Reginaldo, le plus jeune, cherche obstinément son père ; Dario rêve d'une carrière de footballeur, mais l'âge, 18 ans, le rattrape; Dinho se réfugie dans la religion tandis que l'aîné, Denis, déjà père d'un enfant, gagne difficilement sa vie.
Leur mère, Cleusa, femme de ménage qui élève seule ses quatre enfants nés de pères différents, est à nouveau enceinte. A l'image d'un Brésil en état d'urgence et en crise identitaire, tous cherchent une issue.


« Fruit d'un long travail d'enquête et de proximité, tourné avec de jeunes acteurs et des non-professionnels, évoluant avec des moyens légers dans le flux tentaculaire de Sao Paulo, il parvient avec une réelle élégance à insuffler dans cette chronique moderne la juste dose de romanesque pour faire exister ses personnages et nous rendre sensibles à leur sort sans nous prendre pour autant en otage. »

Jacques Mandelbaum (Le Monde : 17/03/2009)

Walter Salles, accompagné de son acolyte Daniela Thomas, après Terre lointaine et Central do Brasil,

« enquête à nouveau sur la situation critique de son pays, alterne entre documentaire et fiction, à travers le portrait d’une famille atypique, dans une détresse pourtant si semblable au peuple qu’elle représente. Un tableau sensible, de quatre frères, qui malgré les dissemblances concourent à la même chose : trouver un père »  Ctitikat.com.

Samedi 17 mai (14 h)

TOURBILLON

de HelvécioMarins Jr et Clarissa Campolina

(Brésil ; 1012 ; 1 h 28 ; VOST ; inédit à Troyes)

Elle a 81 ans et elle danse encore. Au Brésil, Bastu vit au rythme des fêtes de son village, de la musique traditionnelle, de ses imaginations surréalistes et des rêves qui ont composé sa vie. Un matin, elle découvre son mari décédé dans son sommeil. Malgré le deuil soudain et l'impression de réapparitions incessantes, elle conserve tout son esprit, ses notes d'humour, son envie de s'amuser et de vivre.   

  « Entre documentaire et fiction, cette première œuvre déroutante, au rythme lent, recèle des trésors de poésie et des images d'une beauté renversante. » Les Fiches du cinéma.                        

« Les éléments naturels, les façades des maisons, les virées nocturnes, sont autant de plans superbes qui forcent la contemplation, enflamment l'imaginaire. » Positif

Samedi 17 mai (17 h)

Samedi 17 mai (20 h 30)

LE REVE DE SAO PAULO

Documentaire  de Jean-Pierre Duret et Andrea Santana

(France ; Brésil ; 2004 ; 1 h 40 ; inédit à Troyes)

En présence des réalisateurs J.P. Duret et A. Santana

Depuis des décennies, les paysans du Nordeste partent pour São Paulo, mirage d'une vie meilleure. Il y a 50 ans, ce rêve a été celui de Lula, devenu depuis président du Brésil. José, le dernier fils de la famille Oliveira, entreprend aujourd'hui ce voyage de 3000 km depuis son village natal. Qu'en est-il du rêve?

« Evocation de la pauvreté ordinaire, du manque permanent, mais aussi de ces rêves tenaces qui font tenir debout, tous ces portraits à la fois énigmatiques, fugaces et émouvants, dessinent un tableau particulièrement attachant. » Télérama

PUISQUE NOUS SOMMES NES

Documentaire  de Jean Pierre Duret et Andrea Santana

(France ; Brésil ;  2009 ; 1 h 30 ; VOST ; inédit à Troyes)

En présence des réalisateurs J.P. Duret et A. Santana

Dans une station service du Nordeste du Brésil, deux adolescents, Nego et Cocada, cherchent à travailler par tous les moyens. Entre espoirs et désillusions, ils s’attachent à trouver un sens à leur vie.

« Pas un mot, pas une note de musique, pas un commentaire. Juste les images et leur impact. Les auteurs de ce film se définissent comme des guetteurs. Leur façon d'interpeller l'indifférence, la brutalité avec laquelle ils font  surgir ce qu'ils donnent à voir et à entendre, est leur méthode. Ni angélisme ni misérabilisme ou voyeurisme. » Le Monde

« Héritiers de rien, deux mioches se dessinent un avenir dans un colloque rêveur. D’une grande force, Puisque nous sommes nés plonge le spectateur, pour peu qu’il s’interroge sur ses conditions de fabrication, dans un état e sidération. »  Annuel du cinéma 2010

MORO NO BRASIL

Un film musical  de Mika Kaurismäki

(2003 ; 1 h 45 ; VOST)


En 1ère partie

« Droit à la vie »

Le Brésil en musiques et chansons

par Heitor de  Pedra Azul, chanteur et guitariste et Alain Vuillot, pianiste.

Plus qu'un simple documentaire, Moro no Brasil est un road movie groovy dont le cœur bat au rythme cadencé des musiques brésiliennes. Ce voyage musical couvre 4 000 kilomètres avec des arrêts à Penambuco, Bahia et Rio de Janeiro, trois Etats du Brésil symbolisant la diversité de styles tels que le Frevo, le Maracatu, le Coco, l'Embolada, le Forro et la Samba. Moro no Brasil est la déclaration d'amour de Mika Kaurismäki à ce pays, devenu sa patrie d'adoption depuis plus de dix ans. Pour ce film personnel, il a réuni des musiciens issus principalement de la rue.


« Entre l'enquête didactique et le journal de voyage, tout intéresse Mika Kaurismäki : comprendre, apprendre, entendre et prendre le rythme. Du coup, le spectateur ne sait pas toujours sur quel pied danser. La mémoire des Indiens, qui furent les premiers à chanter le Brésil, est le fil conducteur d'une réflexion où les jaillissements de musique mettent vite un désordre... particulièrement séduisant. Finalement, c'est le plaisir pur qui l'emporte : à Bahia, puis à Rio de Janeiro, des musiciens des rues, adeptes d'une samba rap ou funky, font monter la fièvre. » Frédéric Strauss (Télérama : 18/06/2003)


« Un voyage coloré et rythmé au cœur de la musique brésilienne, loin de tous les clichés.
Mika, le frère caché d’Aki Kaurismäki, poursuit sa carrière de réalisateur nomade et protéiforme. Brésilien d’adoption ou presque, il a même ouvert un club musical à Rio. Monsieur Loyal de ce documentaire qu’il émaille de sa présence inutile mais pas encombrante, il parcourt le Brésil à la recherche de différents courants musicaux, pour la plupart liés à des régions particulières, et pratiquement inconnus en Occident. »

Vincent Ostria (Les Inrocks : 20/08/2006)


« Bien que ayant déjà réalisé plus de quinze fictions et documentaires dans son pays, l’œuvre de Mika Kaurismaki reste pourtant peu connue en France. Mais il devrait bénéficier du succès de son  cadet, Aki, et avouons dès maintenant qu’il le mérite tout à fait avec ce documentaire riche et généreux sur tout un pan de la culture brésilienne : la samba. »  Les Fiches du cinéma

Samedi 20 juin (14 h 30 et 20 h 30)

Samedi 19 septembre (14 h 30 et 20 h 30)

 LE PARADIS DES BETES

de Estelle Larrivaz

2012 ; 1 h 43 (interdit au moins de 12 ans)

Avec Stefano Cassetti, Géraldine Pailhas,

Muriel Robin

Prix du public (Festival Premiers plans d'Angers)

Inédit à Troyes

Dominique, un père impressionnant et possessif, dirige avec sa sœur un grand magasin animalier : le Paradis des bêtes.
Violent, alors qu'il a dépassé un point de non retour dans sa relation avec sa femme, Cathy, il s'enfuit avec leurs enfants Clarisse et Ferdinand.
Réfugié avec eux de l'autre côté de la frontière, dans un grand hôtel d'une station de sport d'hiver huppée, il y tente de construire un monde d'illusion, afin de reconquérir sa fille et son fils... qui l'aiment pourtant sans condition.

« Le Paradis des bêtes est une première oeuvre sombre, qui bouscule nos émotions, par ses audaces narratives et sa volonté de composer des plans formidables à la texture argentique, avec des paysages dont la réalisatrice capte toute la puissance d'évocation. Dans un magnifique élan de consensus, elle clôt son histoire par une pirouette intelligente, celle d'un cinéma en état de grâce, où écriture et mise en scène coopèrent au nom d'une vision artistique personnelle qui force l'admiration. »

Frédéric Mignand (A voir A lire)


« Pour son premier long métrage, la comédienne Estelle Larrivaz touche juste. Grâce à une mise en scène économe et parfaitement maîtrisée, Le Paradis des bêtes dépeint avec force l'ambiguïté des émotions de deux enfants face au monde cruel des adultes. »

François Barge-Prieur (Les Fiches du cinéma)


« Magistralement interprété, notamment par Stefano Cassetti, père indigne et père aimant, brute épaisse et  enfant perdu, le film est ancré dans des paysages de montagnes inquiétants (une grande villa au bord du lac d'Annecy, un hôtel d'une station suisse), et fait alterner avec justesse des instants de grande violence et des moments de calme trompeur, presque plus oppressants… Il y a dans Le Paradis des bêtes une Nuit du chasseur qui se dissimule, sans que cette référence soit de quelque manière écrasante, tant la cinéaste a su construire un monde qui lui est propre dans ce premier film réussi. »

Jean-Dominique Nuttens (Positif N° 615 ; mai 2012)


« … Un charme se dégage pourtant de ce récit en forme de calvaire, pour deux raisons : le portrait en creux d'une cellule familiale minée par l'argent facile et la « résistance interne » des enfants (personnages et acteurs) aux mises en scène factices qu'on leur impose. Dans ce faux chaos qui n'est qu'une vraie démonstration de force, leur présence fragile et audacieuse sonne toujours juste. »

Florent Guézengar (Cahiers du cinéma N° 676 ; mai 2012)

Samedi 3 octobre (14 h 30 et 20 h 30)

Sur la base d’entretiens avec Dom Angelico Surchamp, de collectionneurs de ses oeuvres, de diverses personnalités l’ayant accompagné dans la réalisation de son œuvre ou ayant mené des recherches pour en montrer le sens et l’importance; à partir de prises de vue opérées dans les lieux où s’est exercée son activité d’artiste et de directeur de la revue Zodiaque, le film présente :


- 1. L’enfance et l’adolescence dans la ville de Troyes de José Surchamp, de 1924 à 1942, au cours desquelles s’affirment sa fascination pour le dessin, sa passion pour l’écriture et la musique, ainsi que sa vocation sacerdotale.

- 2. L’œuvre réalisée

La fondation et la direction des éditions Zodiaque, à l’abbaye bénédictine de La Pierre Qui Vire. C’est de loin la plus importante réussite éditoriale de 1952 à 1995 avec environ 750 000 ouvrages vendus.

La naissance et l’animation, dans cette même abbaye, de l’atelier du Cœur-Meurtry, auquel sont confiés des travaux d’embellissement de l’abbaye. Les recherches esthétiques qui y sont menées répondent à la volonté de réconcilier l’Eglise et l’art moderne dans ce qu’il est convenu d’appeler la querelle de l’art sacré. Troyes y occupe une place à part puisque la première commande d’œuvre abstraite que reçoit le père Angelico Surchamp, en dehors du monastère de la Pierre qui Vire, vient du chanoine Ledit, pour la chapelle du Lycée de jeunes filles de Troyes dont il est l’aumônier

- 3. La relation avec les musiciens contemporains tels André Jolivet, Henri Dutilleux, Olivier Messiaen, Albert Roussel.

- 4. Les manifestations durant l’année 2012 autour de l’œuvre de Dom Angelico Surchamp, célébrant le soixantenaire des éditions Zodiaque.

DOM ANGELICO  SURCHAMP

Artiste inventeur de Zodiaque

Un documentaire de

Jean Louis PEUDON et Eric MESSUA

En présence des réalisateurs

2014 ; 1 h 30 ; (1ère projection au Ciné City le 12 juin 2014)

Production : Association des Passeurs de fresque.

PREMIERES NEIGES (Snijeg)

Film bosniaque de Aida Bejic

(Bosnie ; 2008 ; 1 h 39 ; VOST)

avec Zana Marjanovic, Jasna Ornela Bery, Sadzida Setic, Vesna Masic... Scénario d'Aida Begic et Elma Tataragic.

Grand prix de la Semaine de la critique

(Cannes 2008)

Inédit à Troyes

Samedi 3 octobre (14 h 30 et 20 h 30)

Bosnie, 1997. Les habitants de Slavno, village dévasté par la guerre, vivent tous les jours avec le souvenir de leurs proches disparus. La vie pourtant continue jusqu'au jour où deux hommes d'affaires proposent aux habitants de quitter leur village contre une grosse somme d'argent.

« Après No Man’s Land et Sarajevo, mon amour, la Bosnie continue de panser ses plaies par le biais du cinéma. Récompensé à Cannes par l’exigeante Semaine de la critique, Premières neiges est un premier film étonnant. Ode émouvante au courage des femmes, il fait la part belle à ses actrices. Bénéficiant d’une mise en scène sobre et rigoureuse, Premières neiges révèle une cinéaste à suivre. »

Florent Coll (Crtikat.com)


« Grand Prix de la semaine de la critique à Cannes cette année, ce tout premier long métrage de la réalisatrice Aida Begic évoque le destin d’un village bosniaque en 1997, juste après la fin des combats avec les Serbes. A part une personne âgée et un petit garçon traumatisé, il ne reste plus aucun homme dans cette communauté décimée. Sur les ruines de la guerre, les femmes tentent de survivre et de se reconstruire. Avec une grande économie de moyens, la réalisatrice dresse le portrait contrasté d’une communauté qui cherche désespérément à panser ses blessures et à faire son travail de deuil….Sans crier gare, avec douceur et sensibilité, ce premier opus s’impose comme un des plus beaux films sur l’après-guerre, lorsque l’on doit sécher ses larmes et construire un avenir serein sur les ruines d’un passé douloureux.  (avoir-alire.com)

« Que ce soit cette série magnifique de scènes où la jeune fille se lave le visage à la fontaine dans l'aube caractéristique des lumières estivales, ou les scènes collectives de fabrication de confitures, Premières neiges traite avec subtilité l'ambiguïté du travail de deuil. Sa part de désolation et de tristesse inévitable, entrecoupée de moments où affleurent en surface sinon de l'enthousiasme, du moins la volonté de surmonter l'épreuve, de reconstruire. Une belle incarnation de la difficile reconstruction en temps de paix d'un semblant d'équilibre social par les survivants. » Isabelle Mayault ( Culturopoing.com )

« Pas de deuil éploré ou de colère tonitruante pour ce récit post-guerre construit sur 7 jours et rythmé par la bataille du quotidien. Le premier long métrage de la cinéaste bosniaque Aida Bejic, trace sa voie tout en finesse entre réalisme social et conte poétique. Et montre la douleur et la vitalité de ces femmes survivantes au massacre. Comme ces cernes autour des regards perdus. Comme ce foulard coloré ondulant au gré du vent au lever du jour. Comme la sensualité de ces prunes qu’on écrase avec ses mains. »

Dominique Martinez (Positif N° 572 ; octobre 2008)

Emad, paysan, vit à Bil’in en Cisjordanie. Il y a cinq ans, au milieu du village, Israël a élevé un " mur de séparation" qui exproprie les 1700 habitants de la moitié de leurs terres, pour "protéger" la colonie juive de Modi’in Illit, prévue pour 150 000 résidents. Les villageois de Bil’in s’engagent dès lors dans une lutte non-violente pour obtenir le droit de rester propriétaires de leurs terres, et de co-exister pacifiquement avec les Israéliens. Dès le début de ce conflit, et pendant cinq ans, Emad filme les actions entreprises par les habitants de Bil’in. Avec sa caméra, achetée lors de la naissance de son quatrième enfant, il établit la chronique intime de la vie d’un village en ébullition, dressant le portrait des siens, famille et amis, tels qu’ils sont affectés par ce conflit sans fin.

« Film en train de se faire, ce documentaire brut témoigne de la  façon dont un petit village complètement inconnu se transforme, grâce au courage de ses habitants, en symbole d’une lutte pour la dignité et la liberté. De nombreux militants de la gauche israélienne ont pris part à cette lutte, créant, au côté des Palestiniens, un espace utopique de coexistence et de combat, qui est aussi celui de ce film. »

Ariel Schweitzer (Cahiers du cinéma : N° 686 : février 2013)


« Entrelacs de scènes collectives et intimes, cette chronique à la première personne nous propulse en quasi-immersion et donne à comprendre la permanence du harcèlement, l'usure face à la répression, la banalité de l'arbitraire, la « construction » de la rage. C'est aussi une réflexion sur la transmission entre adultes et enfants parasitée par la brutalité, et un appel à briser le cercle vicieux. » Marie Cailletet (Télérama : 20/02/2013)

« On n’avait jamais évoqué de manière plus intime et précise la question des colonies israéliennes et leurs conséquences sur le terrain. Démonstration éclatante due à un Arabe (Emad Burnat) et à un Juif (Guy Davidi) œuvrant en toute harmonie. » Vincent Ostria (Les Inrocks : 19/02/2013)

«Aidé pour leur mise en forme par l’Israélien Guy Davidi, impliqué dans la lutte contre l’édification du mur, Emad Burnat parvient à rassembler son expérience dans un film plein de mélancolie. Les arrestations d’enfants en pleine nuit, les cassages de gueules et de matériel, les oliviers plus que centenaires incendiés par les colons et la mort en direct du jeune Bassem, qui avait pour tort de se tenir les bras écartés devant les soldats qui lui tirent une cartouche de gaz en pleine poitrine, offrent une image terrifiante de cette guerre de l’impossible mitoyenneté. Emad Burnat sait aussi ce qu’il doit à ses amis israéliens et c’est dans un hôpital de Tel-Aviv qu’on lui sauve la vie après un accident de voiture. » Didier Peron (Libération : 19/02/2013

5 CAMERAS BRISEES

Documentaire de  Emad Burnad et Guy Davidi

(2013 ; 1 h 30 ; VOST)

Inédit à Troyes


En présence de Raphaël  PORTEILLA,  Maître de conférence en sciences politiques à l’Université de Bourgogne, auteur notamment de « Quel Etat ? Pour quelle Palestine ? »

Samedi 14 novembre (14 h 30 et 20 h 30)

Vendredi 28 novembre (14 h 30 et 20 h )

Aujourd’hui, pour plus de 13 millions de Français, la vie se joue chaque mois à 50 euros près. Derrière ces statistiques, se livrent au quotidien des combats singuliers menés par des hommes et des femmes qui ont la rage de s’en sortir et les mots pour le dire. À leurs côtés, des bénévoles se donnent sans compter pour faire exister un monde plus solidaire.


 « Le problème, avec ce beau documentaire de Jean-Pierre Duret et Andrea Santana, c'est qu'il nous demande de regarder une certaine photo de la France, une de celles qu'on met généralement à la fin de l'album, parce qu'elles dévoilent une réalité que l'on n'expose pas volontiers. Ce qu'ont su capter ici les réalisateurs ne tolère plus, pourtant, d'être caché, nié, déformé, instrumentalisé. C'est le fait que dans notre pays, environ 13 millions de personnes vivent aujourd'hui dans la précarité… Il est à ce propos remarquable que le film fasse le plus complet silence sur la responsabilité proprement politique d'un tel état d'abandon, dont on sait de quels profits obscènes il est la contrepartie. Cette absence n'en est que plus désespérante, plus révoltante. Le couple de réalisateurs, quant à lui, a fait oeuvre de cinéma. Car la réussite du film tient bien sûr à la mise en scène, en l'occurrence à l'empathie pour les personnages dont témoigne la caméra, à cette façon prévenante qu'elle a de les regarder, de relever les mouvements et les détails qui trahissent leur réserve, leur gêne, comme leur infini courage et leur ineffable beauté.


Ce film, plein de noblesse, est en un mot une formidable leçon. Il enjoint à chacun d'entre nous, selon son pouvoir, de se porter à sa hauteur. » Jacques Mandelbaum (Le Monde : 04/03/2014)


« Ce documentaire ne comprend aucune analyse, ne propose aucune solution dogmatique ou idéologique, il se contente de nous donner son regard, de suivre des instants, des moments de vie, de les regarder, de les laisser parler, agir ou se taire. Un regard d’empathie et d’humanité, ni plus ni moins que juste. Cette caméra ne juge pas, elle adresse à ces gens le regard que la société française ne leur adresse pas, qu’elle n’a jamais daigné leur adresser. » Joseph G (Mediapart )


« Sur le ring de l’existence que montre Se battre, il y a, à droite, l’implacable réalité d’un monde où le travail se raréfie, où les relations sociales se délitent, où la misère gagne ; à gauche, ceux qui n’ont plus rien ou presque, sauf leur instinct de survie et ce qui leur permet de tenir encore debout : une certaine idée d’eux mêmes. Au milieu, pas d’arbitre, tous les (mauvais) coups sont permis et vont inexorablement dans le même sens… Mais, avant que le monde soit amélioré, il y a l’urgence de survivre et de ne pas se laisser aller. Se résigner serait mourir. Tous ceux qui apparaissent dans Se battre sont ainsi des résistants à l’oppression de la misère. Ce film poignant en est le témoignage. »

C.K. (Politis : 6/03/2014)

SE BATTRE

Documentaire de Jean Pierre Duret et Andrea Santana

2014 ; 1 h 33 ; inédit  à Troyes

Une américaine très riche est passionnée par les jeux de cartes. Son jeu préféré est le "scopone scientifico" auquel elle joue quand elle est en Italie. Là-bas, sa demeure surplombe un bidonville de Rome et Madame se plaît à défier les pauvres gens au cours de parties où elle est sûre de remporter la mise...

« Comencini signe un modèle de la comédie italienne. Sans abuser des excès satiriques inhérents au genre, il réussit une œuvre admirable; film grand public qui ne sacrifie jamais la pertinence et la clarté de son message politique sans non plus sombrer dans le didactisme. Interprétation magnifique (Alberto Sordi, grandiose comme toujours, Silvana Mangano, Joseph Cotten, Bette Davis.). »

Oliver Père ( Arte : janvier 2013)


«  La plus cocasse et la plus cruelle des histoires, une brillante réussite de la comédie italienne, le meilleur film de Luigi Comencini ».

Jean de Baroncelli (Le Monde : 03/12/1977)


« Lo Scopone Scientifico est un grand film populaire, (…) Ce qu’il fait entrer dans son film ce sont les éléments de spectacle liés organiquement à des traditions populaires toujours vivantes ; non pas le soi-disant vécu des masses, mais les modes de représentation, les conventions de jeu qui leur sont propres. Le cinéma reste de la sorte la méditation et la prolongation du théâtre comique populaire. »

Danièle Dubroux (Cahiers du cinéma)


« C’est dans un contexte de grande prise de conscience politique du cinéma italien mais aussi de stratégie de la tension entre Pouvoir, extrême gauche et extrême droite sur fond d’incertitudes économiques (la crise du pétrole ne va pas tarder) que Comencini tourne L’Argent de la Vieille. A sa manière. A savoir en tournant le dos au cliché, à l’évidence, au discours didactique ou militant. Pour lui, il n’a jamais cessé de le répéter, l’émotion du spectateur doit primer. La réflexion naîtra de ses sentiments et jamais de l’inverse. Et plus le rire sera grand et le fond dramatique, plus le spectateur s’esclaffera tout en prenant conscience de la noirceur de la situation…Un film qui redonne la parole aux petits, aux plus démunis, à cette classe ouvrière que le cinéma italien avait tendance à oublier, laissant les classes moyennes ou les milieux intellectuels parler pour elle. Les choses ne se sont pas arrangées depuis, puisque certains prétendent encore que de classe ouvrière, il n’y en a plus. Affirmation digne d’une comédie à l’italienne, certainement. »

Philippe Serve (Cinéma sans frontières : 21/06/2009)


«  Il y a du Georges Bataille dans cette parabole diabolique. L’Argent de la vieille est un chef d’œuvre où l’humour féroce, la noire amertume n’excluent pas la lucidité troublante et glacée. C’est une fable éblouissante poétique, politique et métaphysique. »

Jean Collet (J’informe : 2/12/1977)

L’ARGENT DE LA VIEILLE

(Lo Scopone Scientifico)

Une comédie de Luigi Comencini

Italie ; 1972 ; 1h58 ; VOST

Avec Alberto Sordi, Silvana Mangano,

Bette Davis, Joseph Cotten

Inédit à Troyes

Vendredi 19 décembre (14 h 30 et 20 h )

programmation 2013

programmation 2015